Par Dominique Germain
Dominique Germain est professeur et coordonnateur du département de Techniques d’éducation à l’enfance au Collège Montmorency de Laval
Hallo! Mein Name ist Anne und ich bin 5 Jahre alt![1]
À la demande de la directrice du jardin d’enfants, où se côtoient les langues allemande et française, une petite fille allemande, âgée de 5 ans, me présente son portfolio[2], composé de photos de sa famille, dessins et de photos prises au jardin d’enfants. Elle s’adresse à moi en utilisant sa langue maternelle, l’allemand. Penelope, directrice du jardin d’enfants et française d’origine, utilise plusieurs stratégies de communication pour soutenir l’enfant dans sa présentation, mais en français. Bien qu’elle parle très bien l’allemand, celle-ci a choisi de parler seulement en français lors de la discussion avec Anne. Cette dernière répond de façon précise aux questions, en utilisant un vocabulaire riche et en construisant des phrases de façon juste, mais en allemand. Pendant ce temps, les deux langues officielles du jardin d’enfants se font entendre dans la pièce : des enfants allemands et français évoluent ensemble en utilisant tantôt la langue de Molière, tantôt leur langue de Goethe, entourés d’adultes bilingues ayant plus d’une stratégie dans leur sac pour faire baigner les petits dans cet univers multilingue. Voilà un exemple intéressant d’un environnement bilingue où les enfants apprennent qu’ils ne sont pas seuls au monde…
Dans cet article je vous présenterai les pratiques bilingues de quelques structures franco-allemandes que j’ai pu observer lors de mes différents séjours en Allemagne, ainsi que quelques éléments théoriques intéressants sur lesquels ces pratiques sont fondées. Dans le cadre de mon travail de professeur en Techniques d’éducation à l’enfance au Collège Montmorency de Laval, je reçois régulièrement des questions de mes étudiants et étudiantes sur le sujet du bilinguisme, ce qui a stimulé mon intérêt pour le sujet. Je tenterai donc de répondre aux interrogations de mes étudiants et étudiantes, ainsi qu’aux miennes, en proposant un résumé de mes recherches sous forme de cadre théorique simplifié, qui pourrait inspirer certaines pratiques canadiennes. Après tout, le Canada est le pays idéal pour parler de bilinguisme…
Êtes-vous parfaitement bilingue ?
Avant d’entrer dans l’univers des lieux d’enfants bilingues, il vaut mieux définir ce que signifie le mot bilinguisme. Que signifie être bilingue ? Le bilinguisme fait référence, bien entendu, au fait de parler deux langues. Selon Barbara Bauer, auteure du livre Les défis des enfants bilingues, un enfant peut être bilingue soit de façon simultanée, s’il baigne depuis la naissance dans une famille composée de deux parents parlant chacun une langue différente de l’autre, ou bien de façon successive, si la deuxième langue est apprise en bas âge (Bauer, 2015). La langue maternelle de l’enfant, selon Weitzman et Greenberg, est celle qu’il a apprise avant l’âge de 3 ans. Cependant, si l’enfant est bilingue de façon simultanée, on dira que sa langue maternelle est celle qu’il maîtrisera le mieux. On parle alors de la langue dominante de l’enfant. (Weitzman & Greenberg, 2008).
Dans un numéro spécial sur la diversité linguistique, le magazine français Le furet affirme que le bilinguisme parfait n’existe pas, tout comme on ne parle jamais parfaitement une seule langue. Il y a plusieurs définitions du bilinguisme de nos jours, “mais celle la plus acceptée aujourd’hui consiste à dire qu’est bilingue tout individu qui utilise deux langues dans la vie courante” (Équipe de rédaction, 2017, p. 23). Andrea Young, chercheure de l’Université de Strasbourg, a évoqué le terme “bilingue émergeant” lors d’une conférence offerte à l’Université de l’Outaouais dans le cadre de l’ACFAS 2019, en faisant référence aux enfants qui ne maitrisent pas encore la langue qu’ils apprennent. Dans un contexte d’éducation, le terme “bilingue émergeant” est très intéressant car il enlève la pression de la performance et laisse toute la place à l’apprentissage.
Certains croient que le fait de mettre l’enfant en contact avec deux langues retarde son développement du langage. À cette question que se posent surement plusieurs parents, le magazine québécois Naitre et Grandir répond en disant que “baigner dans un milieu où l’on parle plus d’une langue ne retarde pas l’acquisition du langage. Les progrès peuvent toutefois être un peu plus rapides dans une langue que dans l’autre. L’enfant peut aussi sembler dire moins de mots que les autres enfants de son âge, car le nombre total de mots qu’il exprime se répartit dans deux langues plutôt qu’une seule” (Équipe Naitre et Grandir, 2013). Voilà de quoi contredire la croyance qu’il faille absolument apprendre une langue avant d’en apprendre une autre…
Naitre et grandir présente également des avantages pour les enfants d’être bilingue dans un article publié en 2012. “Les enfants bilingues performeraient mieux sur le plan des connaissances que les enfants unilingues, avancent des chercheurs canadiens. Par exemple, le bilinguisme améliorerait la pensée abstraite, la mémoire de travail et la concentration des enfants” (Burgun, 2012). D’autres recherches plus récentes démontrent que les enfants bilingues sont plus sensibles dans le domaine de la communication, car ils utilisent des codes différents pour entrer en communication avec les autres. Quant à moi, toutes ces informations justifient tout à fait l’intérêt pour ce sujet…
À la frontière de la France et de l’Allemagne
La ville de Neuenburg am Rhein se trouve dans la région de Baden-Württemberg (Allemagne), à 2 km de la frontière française, sur le bord du Rhin. Dans cette petite ville se trouve le jardin d’enfants (Kindergarten) Bierlehof, qui s’affiche comme étant un jardin d’enfants bilingue, franco-allemand, et qui emploi des éducatrices allemandes et françaises. Le jardin d’enfants est dirigé depuis plusieurs années par Élisabeth Marcisieux[3], française d’origine et allemande d’adoption, que j’ai rencontrée à quelques reprises.
Bierlehof est un jardin d’enfants franco-allemand ayant une structure bilingue. L’appellation bilingue, dans le contexte de jardin d’enfants, signifie que deux langues sont mises de l’avant et sont parlées par le personnel. Élisabeth Marcisieux précise que le jardin d’enfants fonctionne selon le concept allemand, même s’il y a présence française dans l’équipe (Équipe de rédaction Schulzeit, 2004, p. 12). L’approche pédagogique utilisée respecte le programme éducatif[4] de la région. Les éducatrices travaillent ensemble pour créer un bain linguistique franco-allemand pour les enfants. Pour un groupe d’environ 20 enfants il y a deux adultes pour assurer la présence des deux langues. Ainsi, le fameux principe “une personne – une langue” (1P1L) peut être mis en place au quotidien. Ce principe, qui est à la base de la structure bilingue, est assez simple : chaque personne doit s’adresser aux enfants dans sa langue maternelle. Dans un lieu d’accueil tel que Bierlehof, l’éducatrice française s’adresse aux enfants en ne parlant que le français, tandis que l’éducatrice allemande ne fait qu’utiliser l’allemand pour leur parler. Quant à eux, les enfants sont libres d’utiliser leur langue maternelle ou la langue de l’éducatrice (si celle-ci parle l’autre langue), car tous les adultes comprennent les deux langues. Ils ne sont jamais forcés de parler la langue de l’autre, mais plusieurs sortent de leur zone de confort et répondent aux adultes dans leur langue (la langue de l’adulte). Ces discussions bilingues se déroulent de façon naturelle, au quotidien. Les enfants chantent beaucoup aussi au Bierlehof, et le font dans les deux langues lors d’un moment précis de la journée qui est dédié aux chansons. Selon des membres du personnel du Kindergarten, le chant capte l’attention des enfants plus qu’un autre type d’activité…
Le principe 1P1L est une méthode, que l’on prête à Grammont et Ronjat, popularisée au début du 20ème siècle, qui s’adressait aux familles dont chacun des parents avait une langue maternelle différente. De nos jours, cette méthode apporte une structure aux apprentissages linguistiques des enfants, dans un autre cadre que celui de la famille. « Cette méthode montre essentiellement qu’il est utile de prévoir des balises pour les langues de l’éducation » (Gajo & Serra, 2016, p. 18). Selon ses utilisateurs, le principe aiderait les enfants à comprendre les différences entre les deux langues apprises, étant utilisées par des personnes différentes.
Au jardin d’enfants Bierlehof, bien que chaque employée doive absolument respecter le principe, Madame Marcisieux insiste aussi pour dire que cette approche pédagogique bilingue se situe davantage dans un “éveil aux langues” que dans l’enseignement d’une langue étrangère, et que cet éveil doit passer par le plaisir et ne doit pas être forcé. Elle ajoute également que l’engagement de chaque employée joue un rôle clé dans la réussite du projet et que la vie quotidienne au jardin d’enfants doit rester plaisante et agréable pour tous. À ce sujet, Laëtitia, éducatrice française, explique qu’elle a recours souvent à des « expressions théâtrales » pour se faire comprendre des enfants, ce qui lui demande d’être créative et attentive. Elle utilise régulièrement des images et des pictogrammes et demande la participation des enfants francophones lorsque certains allemands ont des difficultés avec la langue française. Peu importe ce qu’elle fait, elle s’efforce de garder l’expérience agréable. Il est d’ailleurs précisé dans le programme éducatif que la meilleure façon de soutenir le développement du langage de l’enfant, c’est d’avoir une bonne relation avec lui (Ministerium für Kultus Jugend und Sport, 2015, p. 134). Laëtitia dit voir des progrès dans l’apprentissage du français chez les enfants unilingues allemands après 3 mois de vie au jardin d’enfants.
Ailleurs en Allemagne
“Deux langues sont un beau cadeau pour chaque enfant” est la devise de l’organisme “Le Jardin Multilingual Kindereinrichtungen“. Propriétaire de douze différentes structures (crèches et jardins d’enfants) multilingues dans la ville cosmopolitaine de Francfort, l’association offre une grande majorité de places pour les enfants à des entreprises de la ville, qui emploient des gens de tous horizons. “Nous considérons l’ouverture sur le monde comme un élément important de notre travail, nous respectons la diversité culturelle et linguistique et la percevons comme un enrichissement et une chance d’apprendre.” (Équipe pédagogique Le Jardin, 2019). D’ailleurs, le multilinguisme fait partie des trois grands piliers sur lesquels se base l’approche pédagogique de “Le Jardin”, ce qui a une grande influence sur la structure de chaque crèche et jardin d’enfants. Toutes les structures sont bilingues, selon la répartition linguistique suivante :
- Allemand / français
- Allemand / anglais
- Allemand / espagnol
Sur le terrain des enfants, au quotidien on utilise la méthode de l’immersion. Il s’agit du principe, 1P1L. Les adultes traduisent rarement, mais s’organisent avec des gestes, des expressions faciales ou des synonymes pour être compris des enfants, tout comme au Bierlehof de Neuenburg. Il peut arriver aussi que les adultes utilisent des mots dans la langue du pays sans les traduire, ce qui s’appelle le Translingualism ou le translinguing, mais le principe est tout de même respecté, dans la mesure du possible. Par exemple, plutôt que de traduire le mot Morgenkreis, qui signifie le cercle du matin, on utilise le mot allemand qui décrit bien ce moment précis de la journée pendant lequel les enfants et les adultes se réunissent pour discuter et chanter ensemble. Le translingualism est aussi utilisé lors d’accueil d’un enfant ne parlant ni allemand ni français. L’adulte l’accueillant utilise quelques mots dans la langue de l’enfant pour lui témoigner de l’empathie et pour que celui-ci se sente considéré et respecté.
Le programme éducatif de la région de Hesse[5], utilisé par l’organisme Le Jardin, effleure le sujet du bilinguisme dans sa section sur la communication en disant que “les compétences de l’enfant pour les langues étrangères sont acquises plus facilement pendant la petite enfance que pendant les années suivantes” (E. Fthenakis, Berwanger, & Reichert-Garschhammer, 2013, p. 67), ce qui encourage et justifie ce genre de pratique dès la petite enfance.
Pour s’assurer que le personnel communique avec les petits en utilisant les meilleures techniques, Le Jardin collabore avec l’orthophoniste Guylène Colpron. Cette québécoise d’origine et allemande d’adoption est aussi formatrice accréditée par le Centre Hanen, bien connu au Canada. Les services de Madame Colpron sont retenus pour offrir au personnel des formations rigoureuses et efficaces sur la communication avec les enfants, avec les outils pédagogiques Hanen, traduits en allemand. Ainsi, au fil des formations, les intervenants en petite enfance se familiarisent avec les nombreuses techniques de communication expliquées et illustrées dans les outils de Greenberg et Weitzman. Il est à noter que ce sont les mêmes outils qui sont souvent utilisés en français, au Québec, dans la formation collégiale en Techniques d’éducation à l’enfance[6] et dans certains services de garde
Le travail en tandem, qui s’inscrit parfaitement dans le principe 1P1L, est mis de l’avant au Jardin. Cette manière de fonctionner a été mise en place par les équipes de travail du Jardin lors de sa fondation. Cela évite que l’adulte traduise ses propos non compris des enfants, mais qu’il soit plutôt soutenu par l’autre membre du tandem, ce qui est suivi à la lettre à Francfort. Laisser de la place aux enfants pour qu’ils puissent faire des amorces est aussi une stratégie enseignée par l’orthophoniste, et véhiculée dans les outils utilisés. Également, la méthode des 4 R (réduire – renforcer – ralentir – répéter), appelée 4 S en anglais (say less – stress – go slow – show) du Centre Hanen est valorisée dans le cadre des formations sur la communication. Elle est autant efficace pour les enfants qui apprennent une autre langue que pour les petits qui ne parlent ni allemand ni français. Les éducateurs et éducatrices au Jardin ont aussi fait la formation « ABC and Beyond » du centre Hanen, ce qui les aide à utiliser la littératie au quotidien avec les petits.
L’entreprise “Infanterix – crèches et jardins d’enfants multilingues“, en Bavière, offre également des services éducatifs bilingues à travers leurs 15 structures (crèches et jardins d’enfants) à Munich. “Être bilingue, particulièrement en Europe, c’est être doté d’une compétence clé, qui ne sera jamais développée assez tôt. La langue permet à la fois d’accéder à une autre culture, mais aussi de comprendre les autres et ainsi de les côtoyer avec respect et tolérance » (Équipe pédagogique Infanterix, 2019).
Tout comme chez Le Jardin, chaque adulte parle sa langue maternelle avec les enfants et ne traduit (seulement en cas d’urgence). Les gestes et expressions font partie du quotidien et aucun enfant n’est corrigé s’il se trompe en utilisant la langue de l’autre ou s’il répond dans sa langue maternelle lorsqu’on s’adresse à lui dans une autre langue. Les techniques de communication sont comparables à celles véhiculées par le centre Hanen, même si les outils de Greenberg et Weitzman ne sont pas connus des professionnels bavarois. On reformule discrètement les propos de l’enfant, pour lui offrir le bon modèle, on l’amène à réfléchir en lui posant des questions ouvertes et on s’adresse à lui en utilisant un niveau de langage adapté à son âge.
Du côté de la crèche, c’est-à-dire chez les 0-3 ans, on peut observer que le personnel éducateur adopte une attitude dialogique. Dans un article de la professeure allemande Gudula List, publié dans Le furet, elle mentionne qu’il est important pour l’éducateur d’accompagner la disposition naturelle de l’enfant au dialogue, et fait référence à cette attitude dialogique, décrite “… en termes de respect, exploration, ouverture et interrogation, authenticité dans l’écoute dans l’écoute active” (List, 2017, p. 20). Les adultes présents avec les tout-petits sont sensibles et attentifs à leurs besoins, ils sont bienveillants et disposés à répondre aux nombreuses amorces faites au quotidien, tout en en respectant le principe 1P1L.
Du côté des 3-6 ans, on offre aux enfants la possibilité de choisir des ateliers qui sont sous la responsabilité d’un intervenant. Pour de courtes périodes de la journée, un enfant peut se retrouver avec l’adulte ne parlant pas sa langue, ce qui l’amènera à faire des efforts pour comprendre ses demandes et pour interagir avec lui. Bien sur cette période de la journée arrive dans le temps après le Morgenkreis (cercle du matin), pendant lequel les deux langues de la structure sont entendues et parlées par tous les participants, adultes et enfants compris.
Le programme éducatif de la Bavière aborde aussi le sujet du bilinguisme pendant l’enfance. On dit que le fait d’apprendre une ou d’autres langues pendant la petite enfance, dialectes compris, ne nuit pas à l’enfant dans le développement de son langage et de ses compétences en communication, car ces apprentissages forment un tout et se complètent (Bayerisches Staatsministerium für Arbeit und Soziales Familie und Integration ; Staatsinstitut für Frühpädagogik München, 2017, p. 197). Cette affirmation est très significative dans le domaine de l’éducation à l’enfance, car elle rassure ceux qui craignent que l’apprentissage de deux langues nuit au développement des enfants…
Dans un article intéressant publié par le populaire magazine allemand “Kindergarten heute (Jardin d’enfants d’aujourd’hui)”, on nous présente des méthodes pour améliorer l’apprentissage des langues par les enfants, dans un contexte multilingue. Quelques méthodes sont semblables aux techniques de communication présentées par le Centre Hanen et observées chez les intervenants travaillant dans les différentes structures d’accueil d’enfants présentées dans cet article, tel :
- parler lentement et clairement;
- utiliser la gestuelle pour soutenir les paroles;
- démontrer son l’intérêt à l’interlocuteur;
- laisser à son interlocuteur le temps de parler;
- ralentir le débit;
- verbaliser des actions;
- ajouter des mots en reformulant;
- mettre des mots sur les émotions de l’enfant;
- ne pas donner de corrections directes;
- etc.
Ce qui est particulièrement intéressant dans cet article est sa recommandation d’enrichir les communications orales entre collègues, devant les enfants ou non, en utilisant une structure grammaticale bonne et précise, et en employant des mots de vocabulaire justes, variés et complets. “Pour le développement du langage des enfants, il est impératif pour l’adulte de réfléchir sérieusement à sa façon de parler. Ceci peut être assez difficile et nécessite un exercice régulier. Il est donc important pour l’adulte-modèle, de reformuler ses déclarations en phrases complètes.” (Scharff Rethfeldt, 2018, p. 22). Ses propos nous amènent ailleurs, ce qui rend les interventions des professionnels plus complètes et plus efficaces. Il ne s’agit plus que du développement du langage de l’enfant, par des techniques axées sur celui-ci, mais de l’amélioration du niveau de langage et des communications des adultes qui gravitent autour des enfants, ce qui influence aussi l’enfant au quotidien et qui a un effet positif important sur son développement, notamment sur son apprentissage d’une langue seconde, voire même de sa langue maternelle…
Pour mes étudiants et étudiantes en Techniques d’éducation à l’enfance…
À la suite de ses observations faites en Allemagne et des lectures que j’ai trouvées sur le sujet, il m’est possible maintenant d’offrir à mes étudiants et étudiantes des éléments de réponses et de partager avec eux des exemples de bonnes pratiques concernant le bilinguisme. Pour ce faire, j’ai décidé de concevoir un tableau simple présentant le principe 1P1L, comprenant des actions à éviter, des solutions de rechange plus efficaces, ainsi que des commentaires pour faciliter la compréhension. Tous ces éléments sont une synthèse de mon travail sur le sujet, ce qui pourrait servir, je le souhaite, à toutes les personnes qui ont envie de mener un projet de bilinguisme en service de garde éducatif…
Conclusion
Le sujet du bilinguisme n’a pas fini de faire parler, ce qui est une bonne chose dans le contexte multiculturel actuel. Dans un vaste pays comme le Canada, où le français et l’anglais sont parlées officiellement et où d’autres langages se font entendre de plus en plus, être unilingue devient une chose du passé. Il n’appartient qu’à nous de mettre en place des stratégies efficaces pour que les enfants, adultes de demain, puissent communiquer avec les autres en utilisant plus d’une langue. Si nous voulons que les êtres humains soient ouverts aux autres, parler la langue de l’autre, voir même des autres est un pas de plus vers le monde. Comme le disait si bien le philosophe autrichien-britannique Ludwig Wittgenstein, « les frontières de ma langue sont aussi les frontières de mon univers » (Ministerium für Kultus Jugend und Sport, 2015, p. 129).
Le Bilinguisme en services de garde éducatifs — regard sur des pratiques allemandes inspirantes
[1] Traduction : Mon nom est Anne et j’ai 5 ans.
[2] Les enfants allemands fréquentant les jardins d’enfants ont tous un portfolio relatant les grandes lignes de leur développement.
[3] Elisabeth Marcisieux est connue en Europe dans le monde de l’éducation bilingue pour sa participation au “Guide à l’enseignement bilingue précoce : repères et outils”, publié par l’Université de Genève et par l’Association Européenne des Enseignants.
[4] Le programme éducatif s’intitule: Orientierungsplane für Bildung und Erziehung
[5] La région de Hesse est une autre région, au cœur de l’Allemagne. Ce sont les régions qui sont responsables des programmes éducatifs utilisés dans les structures (crèches et jardins d’enfants) et non le gouvernement du pays.
[6] Le livre principalement utilisé dans la formation en français s’appelle : Apprendre à parler avec plaisir.
[7] Le terme adulte fait référence à la personne qui travaille auprès des enfants.
Bibliographie
Bauer, B. (2015). Les défis des enfants bilingues. Paris: La découverte.
Bayerischez Staatsministerium für Arbeit und Soziales Familie und Integration ; Staatsinstitut für Frühpädagogik München. (2017). Der Bayerische Bildungs- und Erziehungsplan für Kinder in Tageseinrichtungen bis zur Einschulung. Berlin: Cornelsen Verlag GmnH.
Burgun, I. (2012). L’avantage d’être bilingue. Récupéré sur Naitre et Grandir: https://naitreetgrandir.com/fr/nouvelles/2012/02/14/20120214-bilinguisme-anglais-enfant/
E. Fthenakis, D. W., Berwanger, D. D., & Reichert-Garschhammer, E. (2013). Bildung von Anfang an. Wiesbaden: Hessisches Sozialministerium; Hessisches Lultusministerium.
Équipe de rédaction. (2004, Août 16). Ziel Zweitsprache. Schulzeit, pp. 10-12.
Équipe de rédaction. (2017, Septembre). Être bilingue ou pas ? Le furet, p. 23.
Équipe Naitre et Grandir. (2013, Juillet). Naitre et Grandir. Récupéré sur https://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3_ans/langage/fiche.aspx?doc=ik-naitre-grandir-parole-langage-question-de-parent
Équipe pédagogique Infanterix. (2019, Juillet). Récupéré sur Infantirix: https://www.infanterix.de/fr/
Équipe pédagogique Le Jardin. (2019, juillet). Récupéré sur Le Jardin Multilinguale Kindereinrichtungen: https://www.le-jardin.eu/fr/
Gajo, L., & Serra, C. (2016). Guide à l’enseignement bilingue précoce : repères et outils. Bevaix (Suisse): Association européenne des enseignants.
List, G. (2017, Septembre). Une compétence clé. l’aptitude au dialogue. Le furet, pp. 20-22.
Ministerium für Kultus Jugend und Sport. (2015). Orientierungsplan für Bildiung und Erziehung. Freiburg: Verlag Herder.
Scharff Rethfeldt, W. (2018, Juin-juillet). MehrSprachInterAktion. Kindergarten heute, pp. 20-27.
Weitzman, E., & Greenberg, J. (2008). Apprendre à parler avec plaisir. Toronto: Centre Hanen.